Me Mzimba passe le témoin à Me Abdouloihabi

Me Ibrahim Ali Mzimba a passé le témoin à Me Mohamed Abdouloihabi hier lundi au cours d’une brève passation technique à la tête du barreau de Moroni. Me Abdouloihabi deviendrait le 4ème bâtonnier de l’ordre des avocats de Moroni, après Me Bernard Toinette, Me Harimia Ahmed et Me Mzimba, en quatre décennies. Un fauteuil aujourd’hui occupé par deux bâtonniers, suite à une assemblée générale tenue dans la controverse.

La passation technique entre l’ancien et le nouveau bâtonnier s’est faite hier lundi 07 décembre à Moroni. Selon Me Mzimba, c’est un moment très important et la passation officielle aura lieu dans les prochains jours. « Le nouveau bâtonnier hérite de plusieurs chantiers notamment l’apport sur l’élaboration des textes législatifs, le rapprochement des autres barreaux et l’apport en matière de formations envers tous les avocats comoriens avec notre ministère de la justice et les partenaires tels que la JCI de l’ambassade de France qui est d’actualité », déclare Me Ibrahim Mzimba, le bâtonnier sortant.

Selon lui, cet héritage est dès aujourd’hui entre « les mains d’un confrère aguerri et dépassant les petites querelles post- électorales qui ne peuvent persister entre des avocats qui connaissent leur obligation déontologique et disciplinaire ».

Quant au nouveau bâtonnier, il espère que l’atmosphère délétère qui règne au sein barreau sera dissipée d’ici peu. « Je vais consacrer mon temps à y remédier puisque j’ai fait ce choix d’être avocat et je ne peux que contribuer avec énergie. Il n’était pas question de céder à la déstabilisation de l’institution au moment où elle avait le plus besoin. Avec mon équipe, nous nous focaliserons vers des actions adaptées en appelant au respect des textes et s’il faut les appliquer, nous le ferons et nous évoluerons », avance Me Mohamed Abdouloihabi.

Pour Me Aticki Youssouf, la passation a eu lieu après le respect des délais de recours que les 50 autres avocats et le procureur général pouvaient faire conformément à la loi. « Je pense qu’il n’était pas question de laisser des personnes prendre un bâtonnat dans le vide, ça aurait été un précédent malheureux et dangereux. D’ailleurs une décision de la cour d’appel avait déjà déclaré nulle et non avenue une telle pratique », dit-il.

De l’autre côté, son adversaire Me Tadjiddine Ben Mohamed, qui se considère « élu par la majorité des avocats » ne compte pas croiser les bras. Il laisse entendre qu’une bonne stratégie est en train d’être mise en place et qu’une possibilité de passation aura lieu dans les meilleurs délais. Et comme nous l’écrivions dans nos précédents articles, seule la Cour d’Appel peut régler cet imbroglio juridique qui divise la corporation des avocats depuis plusieurs semaines.