Football : le printemps des sélectionneurs africains

La liste des qualifiés pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun, du 15 juin au 13 juillet 2019, n’est pas encore close, puisque seuls treize des 24 billets disponibles ont été attribués. Et sur ces treize équipes, huit sont entraînées par des étrangers, mais les choses pourraient s’équilibrer d’ici à la phase finale. Car sur le continent, 32 des 54 sélections affiliées à la FIFA sont désormais entre les mains d’un Africain.

« Le niveau des techniciens africains ne cesse de s’améliorer, les résultats de nombreuses sélections le montrent. Des équipes comme celles d’Algérie, du Mali, de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, du Ghana ou du Gabon font confiance à des locaux », se félicite Constant Omari, le président de la Fecofa, la fédération de football de République démocratique du Congo (RDC). En 2014, il avait ainsi nommé Florent Ibenge pour remplacer le Français Claude Le Roy. Un choix qui lui avait valu de nombreuses critiques, mais qu’il avait défendu mordicus :

« Les supporters et la presse attendaient un étranger renommé. Moi, j’ai voulu donner sa chance à un Congolais, même si Ibenge a obtenu ses diplômes en Europe et qu’il y a travaillé, notamment en France dans des clubs amateurs. En Afrique, il faut faire tomber les barrières sociologues et psychologiques, ne plus avoir de complexe d’infériorité. »

Quatre ans plus tard, Florent Ibenge, qui est également l’entraîneur de l’AS Vita Club de Kinshasa, est toujours sur le banc des Léopards.

Le deuxième poste le plus exposé du pays

A l’instar de la RDC, d’autres fédérations parmi les plus puissantes d’Afrique ont fait le pari de confier à un local le deuxième poste le plus exposé du pays, après celui de chef de l’Etat. Ainsi, Mohamed Magassouba a attendu d’avoir presque 60 ans pour devenir le sélectionneur du Mali, en septembre 2017, après le départ du Français Alain Giresse. Samedi 17 novembre, les Aigles maliens ont obtenu leur qualification pour la CAN 2019 grâce à une victoire au Gabon.

Leur coach, méconnu en Europe, y a pourtant effectué une grande partie de sa formation. Titulaire d’une maîtrise de sciences économiques, il a obtenu son diplôme d’entraîneur sur le « Vieux Continent » et a sillonné l’Afrique avant de se voir confier la sélection de son pays :

« J’ai commencé à entraîner au Mali, à l’AS Hippodrome, mais c’est à l’étranger que j’ai fait l’essentiel de ma carrière, en RD Congoau Gabon et au Sénégalavant de revenir dans mon pays, au Stade malien puis en tant que directeur technique national. »