Aux Comores, l’oppaosition inflexible après la réélection contestée du sortant Azali

L’opposition comorienne est restée inflexible, mercredi 27 mars, au lendemain de l’annonce de la réélection du président Azali Assoumani, qu’elle juge entachée de fraudes massives, laissant augurer d’une nouvelle crise politique dans l’archipel.

Quarante-huit heures après la clôture du scrutin, le président de la Commission électorale (Ceni), Djaza Ahmed Mohamed, a proclamé mardi soir la victoire haut la main du chef de l’Etat sortant, 60 ans, crédité de 60,77 % des suffrages.

A la tête du pays de 1999 à 2006, réélu en 2016, le colonel à la retraite et ex-putschiste a écrasé ses douze rivaux. Arrivé en deuxième place, l’avocat Mahamoudou Ahamada, du parti Juwa, n’a décroché que 14,62 % des voix.

« Hold-up »

Sitôt son succès officialisé, M. Azali s’est réjoui sans retenue devant ses partisans : « C’est vrai, il y a eu des couacs mais on s’estime heureux, car ça aurait pu être plus grave, a-t-il réagi devant la presse. Le plus facile a été fait, maintenant c’est le plus difficile [qui débute], la construction du pays. Et c’est là où il y a besoin de tout le monde pour (…) aller de l’avant. »

Sa timide main tendue a été immédiatement rejetée par ses adversaires. « Pour nous, il n’y a pas eu d’élection dimanche, il y a eu un coup d’Etat », a répété Mugni Baraka Said Soilihi, classé troisième du premier tour.

« Le régime Azali a préparé son hold-up avec minutie mais c’était trop gros, les urnes bourrées ont été découvertes, a raillé le porte-parole de l’Union de l’opposition, Moustafa Saïd Cheikh. Nous espérons que la communauté internationale ne reconnaîtra pas cette mascarade. »

La société civile comorienne et les observateurs étrangers ont dressé un constat accablant du scrutin. Bureaux saccagés, urnes bourrées ou confisquées par la gendarmerie ou assesseurs de l’opposition empêchés de faire leur travail… « Les incidents observés (…) n’ont pas permis aux électeurs de sortir massivement pour exercer leur droit civique dans la sérénité », a résumé la mission de l’Union africaine (UA), du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et de la Force en attente de l’Afrique de l’Est (EASF).

L’absence du moindre représentant étranger lors de l’annonce des résultats par la Ceni a été très remarquée.

« Je n’ai jamais vu élections plus transparentes dans notre pays », a rétorqué à toutes les critiques le ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou, dit « Kiki ».

L’opposition a exigé un nouveau scrutin et ne semble pas près d’accepter la timide main tendue par le vainqueur. Depuis des mois, elle dénonce la « dictature » du président Azali, qui a dissous la Cour constitutionnelle, modifié la Constitution dans un sens qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2029 et fait arrêter des dizaines d’opposants.

« Tout est à craindre »

Persuadés que le chef de l’Etat est largement minoritaire, les douze candidats qui lui étaient opposés au premier tour ont promis « d’utiliser tous les moyens civils » pour défendre « le droit des Comoriens à voir leurs suffrages respectés ». Leurs moyens paraissent toutefois limités.

Lundi, une centaine de leurs partisans a été dispersée sans ménagement par les forces de l’ordre. Mardi matin, des barricades ont été dressées sur deux routes menant à la capitale Moroni, mais la situation restait calme.

Le régime a interdit jusqu’à nouvel ordre toute manifestation. « Ce n’est pas la rue qui va diriger ce pays !, s’est exclamé M. Daoudou devant l’AFP. Ils disent qu’il y a eu fraude ? Alors ils n’ont qu’à déposer des recours. »

La situation semble donc bloquée dans le petit archipel pauvre de l’océan Indien, qui a connu son lot de coups d’Etat et de crises séparatistes depuis son indépendance en 1975.

« J’espère qu’il n’y aura pas de violences dans les prochains jours mais tout est à craindre », a regretté l’ancien vice-président Ahmed Saïd Djaffar, tombé en disgrâce en 2018 et réfugié depuis en Tanzanie. « Nous sommes aujourd’hui un pays sous-développé et si, on rajoute la violence (…) à nos problèmes, on ne va pas s’en sortir », a-t-il mis en garde lors d’un entretien à l’AFP à Paris

Football : le printemps des sélectionneurs africains

La liste des qualifiés pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun, du 15 juin au 13 juillet 2019, n’est pas encore close, puisque seuls treize des 24 billets disponibles ont été attribués. Et sur ces treize équipes, huit sont entraînées par des étrangers, mais les choses pourraient s’équilibrer d’ici à la phase finale. Car sur le continent, 32 des 54 sélections affiliées à la FIFA sont désormais entre les mains d’un Africain.

« Le niveau des techniciens africains ne cesse de s’améliorer, les résultats de nombreuses sélections le montrent. Des équipes comme celles d’Algérie, du Mali, de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, du Ghana ou du Gabon font confiance à des locaux », se félicite Constant Omari, le président de la Fecofa, la fédération de football de République démocratique du Congo (RDC). En 2014, il avait ainsi nommé Florent Ibenge pour remplacer le Français Claude Le Roy. Un choix qui lui avait valu de nombreuses critiques, mais qu’il avait défendu mordicus :

« Les supporters et la presse attendaient un étranger renommé. Moi, j’ai voulu donner sa chance à un Congolais, même si Ibenge a obtenu ses diplômes en Europe et qu’il y a travaillé, notamment en France dans des clubs amateurs. En Afrique, il faut faire tomber les barrières sociologues et psychologiques, ne plus avoir de complexe d’infériorité. »

Quatre ans plus tard, Florent Ibenge, qui est également l’entraîneur de l’AS Vita Club de Kinshasa, est toujours sur le banc des Léopards.

Le deuxième poste le plus exposé du pays

A l’instar de la RDC, d’autres fédérations parmi les plus puissantes d’Afrique ont fait le pari de confier à un local le deuxième poste le plus exposé du pays, après celui de chef de l’Etat. Ainsi, Mohamed Magassouba a attendu d’avoir presque 60 ans pour devenir le sélectionneur du Mali, en septembre 2017, après le départ du Français Alain Giresse. Samedi 17 novembre, les Aigles maliens ont obtenu leur qualification pour la CAN 2019 grâce à une victoire au Gabon.

Leur coach, méconnu en Europe, y a pourtant effectué une grande partie de sa formation. Titulaire d’une maîtrise de sciences économiques, il a obtenu son diplôme d’entraîneur sur le « Vieux Continent » et a sillonné l’Afrique avant de se voir confier la sélection de son pays :

« J’ai commencé à entraîner au Mali, à l’AS Hippodrome, mais c’est à l’étranger que j’ai fait l’essentiel de ma carrière, en RD Congoau Gabon et au Sénégalavant de revenir dans mon pays, au Stade malien puis en tant que directeur technique national. »

Le pétrole, ce rêve qui pourrait attiser les tensions entre les Comores et la France

Le rêve de faire des Comores un pays pétrolier berce le président de l’archipel, Azali Assoumani, après que son prédécesseur, Ikililou Dhoinine, a été le premier à octroyer des blocs d’exploration, en 2012. Mais si une potentielle découverte pourrait changer l’économie du pays, qui pointe au 182e rang mondial en termes de PNB par habitant, elle pourrait également contribuer à tendre les relations avec la France sur la question de Mayotte.

Jusqu’à peu, l’exploration pétrolière aux Comores était conduite par de petites firmes qui n’avaient pas les moyens d’envisager seules le forage de puits d’exploration. L’entrée de la compagnie britannique Tullow Oil sur les blocs 35, 36 et 37, fin novembre, va changer la donne. Présente dans une dizaine de pays africains ainsi qu’en Amérique latine, Tullow Oil a déjà à son actif la découverte de pétrole au Ghana et en Ouganda. Elle produit près de 90 000 barils par jour et a des moyens financiers et techniques importants pour mettre en valeur le potentiel offshore des Comores.

Jusqu’à présent, seuls des indices favorables ont été recueillis, mais aucune certitude ne permet de dire que les Comores produiront un jour des hydrocarbures. La raison est simple : il n’y a jamais eu de forage au large de l’archipel. Mais si l’exploration a été freinée par la baisse violente des prix du baril à partir de 2014, les cours se sont appréciés de nouveau depuis quelques mois ; et la zone de l’offshore africain comprenant les Comores, le Mozambique et Madagascar fait désormais rêver les géologues et les hommes politiques locaux.

Gigantesques découvertes au Mozambique

Les blocs 35, 36 et 37 sont situés à proximité des gigantesques découvertes mozambicaines au large de la province de Cabo Delgado. Depuis 2010, les majors italienne ENI et américaine Anadarko ont mis au jour, sur deux petites zones, un volume de gaz similaire à celui du Nigeria, jusqu’alors premier pays africain en termes de réserves de gaz. La production commencera dès 2022 et le Mozambique sera propulsé dans le peloton de tête des plus importants producteurs de gaz liquéfié d’ici à une décennie.

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Deux ans après les premières découvertes mozambicaines, des sociétés pétrolières se sont jetées sur les Comores. L’une d’entre elles, Discover Exploration, est partenaire de Tullow Oil sur les blocs 35, 36 et 37. La société a été fondée en 2012 par un ancien cadre de Shell, Michael Blaha, qui venait de vendre pour près d’un milliard de dollars (environ 750 millions d’euros à l’époque) sa société Cove Energy, qui détenait 8,5 % d’une des deux zones riches en gaz du Mozambique. Michael Blaha a alors sauté sur l’occasion pour prendre des blocs dans une des zones d’Afrique les moins « radiographiées » par les pétroliers : les Comores.

Tullow Oil veut aller vite. La compagnie s’est engagée à mener dès 2019 une coûteuse campagne sismique 3D. Cela consiste à envoyer des ondes à partir de bateaux, en surface, qui permettent de renvoyer l’image des différentes couches géologiques sous l’eau pour localiser d’éventuels pièges à hydrocarbures. Tullow Oil ne se lancera dans un forage d’exploration que si les résultats de cette campagne sont positifs. Dans ce cas, il est fort probable qu’une major pétrolière soit appelée à la rescousse, les trois blocs ayant des profondeurs marines très importantes obligeant à envisager des puits de plusieurs dizaines de millions de dollars, sans certitude de résultat.

Une manne potentielle au large de Mayotte

L’Union des Comores a pris son indépendance de la France en 1975 après l’organisation d’un référendum sur ses quatre îles, dont Mayotte, qui avait alors choisi de rester sous souveraineté française. Depuis lors, les présidents comoriens ne cessent de répéter dans toutes les instances internationales qu’ils veulent le rattachement de Mayotte aux Comores. Des tensions régulières apparaissent, notamment en ce qui concerne les importants flux illégaux de migrants comoriens à Mayotte, que la France renvoie. En mars, Moroni a même refusé de reprendre ses citoyens arrêtés à Mayotte, arguant que le pays ne reconnaît pas la souveraineté française sur l’île voisine.

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La possible découverte de pétrole offshore risque d’attiser encore un peu plus la tension avec Paris, les Comoriens voyant leur échapper une manne potentielle au large de Mayotte. La France ne mène aucune exploration dans la zone territoriale autour de l’île, considérée par les géologues comme beaucoup moins propice à la découverte d’hydrocarbures.

Pape Diouf : « La Confédération africaine de football ne sort pas grandie de sa gestion de la CAN 2019 »

Chronique. La Confédération africaine de football (CAF) est décidément impayable. Avec sa manière d’être, sa part d’ombre, ses affirmations et ses actes. Elle ne communique jamais – ou rarement – sur l’état de ses finances, le traitement de son président, les privilèges accordés aux membres du comité exécutif, les frais de fonctionnement ou les avantages arbitrairement concédés aux amis de l’institution ou à certains anciens joueurs pour se concilier leur alliance, du moins leur neutralité quand un problème surgit.

L’argent est tabou, même s’il coule abondamment. Pour s’en convaincre, il suffit de constater la générosité avec laquelle la CAF prend soin, tous les deux ans, de ses membres dans les villes choisies pour l’organisation du tournoi continental, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) : meilleurs hôtels, meilleurs restaurants, limousines avec chauffeur, argent de poche… Une vie de nababs.

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Le Cameroun, lui, a été dépossédé de l’événement qui doit se dérouler en 2019. Raison avancée ? Les retards importants et insurmontables des travaux, et pas seulement pour la réfection ou la construction des stades. Aux yeux de la mission d’inspection de la CAF, les infrastructures promises au moment de la signature du cahier des charges n’ont pas été mises en place : bitumage de certains axes routiers, voies d’accès aux enceintes, toilettes et espaces publics, terrains d’entraînement…

Un impact sur la Côte d’Ivoire et la Guinée

Le Cameroun s’était vu confier il y a trois ans l’organisation de la CAN. Même si nous étions à six mois de l’échéance, l’inquiétude pouvait être de mise. Mais outre que l’on touche du doigt les insuffisances et retards accusés habituellement par les pays organisateurs à chaque édition, la CAF, en cours de route, a augmenté de 16 à 24 le nombre de nations qualifiées, sans tenir compte des difficultés de développement inhérentes au continent. Le défi est immense, voire impossible. Hormis les pays d’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud, difficile de trouver un prétendant prêt à consentir les investissements colossaux que requiert cette nouvelle donne.

La décision de retirer l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun a des répercussions fâcheuses. Elle met la Côte d’Ivoire et la Guinée, respectivement désignées pour 2021 et 2023, dans une posture inattendue : elles doivent désormais reculer « leurs » CAN d’au moins deux ans, puisque le pays de Paul Biya a accepté de le faire. Mais la conséquence la plus cocasse est la position très embarrassante du Cameroun, dont l’équipe n’est plus qualifiée d’office pour la CAN 2019. « C’est un grand pays de football, affirme, sourire aux lèvres, Constant Omari, le numéro deux de la CAF. Il se qualifiera en battant les Comores dans le dernier match. »

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M. Omari, en faisant cette déclaration, feint d’ignorer que les résultats en football ne se décrètent pas et que le jeu n’est jamais exempt de surprises. C’est ce qu’on peut appeler avoir la fierté de son incohérence. Quoi qu’il en soit, il a d’ores et déjà mis une « pression d’enfer » sur les arbitres du match Cameroun-Comores, qui n’ignorent plus le camp choisi par leur employeur. Pour la CAF, dont le nouveau cheval de bataille est la lutte contre la corruption, ce n’est pas très malin ni judicieux d’afficher ainsi ses préférences. Tout cela pour ne pas priver le Cameroun de CAN et ne pas avoir à gérer une situation que sa décision a engendrée.

Le football, en Afrique, ne saurait se développer isolément. On attendait cependant que la CAF éclaire les impasses et donne des couleurs aux voies sombres. Au lieu de quoi elle oublie que, comme le disait François Mitterrand, « la clarté est la forme la plus difficile du courage ». Il y a des façons de faire qui ne grandissent pas.

Aux Comores, des tirs à Moroni après l’arrestation d’un opposant au régime Azali

Des tirs ont éclaté jeudi 28 mars à Moroni, la capitale de l’archipel des Comores, juste après l’arrestation d’un des principaux rivaux du président comorien Azali Assoumani, réélu dimanche au terme d’un scrutin très contesté. Arrivé quatrième du premier tour de la présidentielle, le colonel Soilihi Mohamed, dit « Campagnard », a été interpellé peu de temps après avoir annoncé qu’il prenait la tête d’un « conseil national de transition », dénonçant la réélection à ses yeux frauduleuse du colonel Azali.

L’un des membres de son état-major de campagne, Kamal Eddin Sindou, a précisé à l’AFP que Soilihi Mohamed avait été appréhendé à son domicile dans la capitale par les gendarmes. Peu de temps après, des témoins ont rapporté à l’AFP avoir entendu des tirs autour du camp militaire Kandani à Moroni. Les tirs se poursuivaient en milieu d’après-midi. Un militaire a été blessé, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans les rues de la capitale de l’archipel de l’océan Indien, les civils rentraient rapidement chez eux et les taxis ne s’arrêtaient plus pour prendre en charge des clients.

« Une tromperie, une mascarade »

Le ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou a affirmé à l’AFP que « la situation est entièrement sous contrôle »« Il y a eu des tirs près de la caserne, mais ce n’est pas un gros problème, a-t-il poursuivi sans autre détail. Les gens se sont affolés pour rien ». A la tête du pays de 1999 à 2006, réélu en 2016, le colonel Azali a été élu dimanche dès le premier tour du scrutin avec 60,77 % des suffrages, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Sur les chemins globalisés du khat, cette « amphétamine » de la Corne de l’Afrique

« Brest, France, 18 mars 2019 : Suite à “une information reçue”, de bon matin, les forces de l’ordre procèdent à une perquisition dans un logement du centre-ville. Un “trafiquant” est interpellé et placé en garde à vue, il reconnaît les faits : ces six derniers mois, il aurait acheté quatre kilos de feuilles de khat sur Internet puis les aurait revendues en petits sachets. Pour un bénéfice total de 150 euros ». (Le Télégramme18 mars 2019)

Prier, se détendre et couper la faim

A l’origine mastiqué par les érudits et dignitaires religieux musulmans des cités de l’Est éthiopien, le khat a ensuite étendu sa treille dans les campagnes pour stimuler la prière des croyants mais aussi pour encourager au travail, couper la faim et offrir le temps, tout en mâchant, de discuter et se détendre, entre hommes.

Depuis une trentaine d’années, le public de mâcheurs – qui se féminise – s’étend en suivant les diasporas de la Corne de l’Afrique. Ainsi, le bouquet euphorisant poursuit sa route toujours plus loin, toujours plus vite – aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et plus tardivement en Chine – en composant désormais avec les différentes réglementations nationales en vigueur.

Prohibitions

« 24 août 2015 : Golfe d’Oman, Sultanat d’Oman, 1 300 bouquets saisis par la douane ».

Le comité de la pharmacodépendance de l’OMS n’inscrit cependant pas le Catha edulis dans la « Convention des Nations unies sur les psychotropes de 1971 ».

En effet, seules deux des principales substances actives contenues dans les feuilles de khat, et non les feuilles elles-mêmes, sont visées par cette convention : la cathinone (inscrite au tableau I) et la cathine (tableau IV) – qui partagent les propriétés des amphétamines de synthèse mais dont les effets, « naturels », sont beaucoup plus faibles.

Football : ce qu’il faut retenir des premiers matchs de qualification pour la CAN 2021

Les choses sérieuses pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), prévue en 2021 au Cameroun, ont commencé avec le début, mercredi 13 novembre, des qualifications, qui s’étireront jusqu’en novembre 2020. Si certaines sélections (Algérie, Sénégal, Madagascar, Nigeria) ont commencé par un sans-faute, d’autres, parmi les plus huppées, ont connu des débuts beaucoup plus poussifs. Et les inévitables surprises, incarnées notamment par les Comores et l’Ethiopie, sont au rendez-vous.

  • L’Algérie confirme son statut

Les titres sont parfois difficiles à digérer. Pas pour l’Algérie. Champions d’Afrique en juillet lors de la CAN 2019 en Egypte, les Fennecs n’ont rien perdu de leur puissance depuis la conquête du deuxième sacre continental de leur histoire. Ils l’ont une nouvelle fois montré lors de leurs matchs contre la Zambie et le Botswana, dans un groupe qui comprend également le Zimbabwe. Cela a commencé par un retentissant succès contre les Zambiens à Blida (5-0), avec notamment un doublé de Baghdad Bounedjah, l’inusable buteur des Fennecs. Puis, grâce à une seconde victoire au Botswana (1-0), l’Algérie a encore un peu plus dégagé son horizon vers la phase finale de la CAN 2021. Djamel Belmadi, son sélectionneur, s’appuie sur le groupe qui avait remporté la victoire au Caire, même s’il commence à l’ouvrir à d’autres joueurs.

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  • Le Sénégal est toujours là

Le Sénégal, seule grande nation du football africain dont le palmarès reste désespérément vierge, a fait de la CAN 2021 son objectif prioritaire. Les Lions de la Teranga, vice-champions d’Afrique 2019, ont parfaitement réussi leur entrée en matière dans leur groupe qualificatif en remportant leurs deux premiers matchs. Emmenés par leurs stars Kalidou Koulibaly et Sadio Mané, ils ont dominé le Congo (2-0) à Thiès, puis l’Eswatini à Manzini (4-1) lors d’une rencontre interrompue par des pluies diluviennes et où Mané a fait l’objet d’un traitement particulièrement brutal de la part des défenseurs adverses. Comme Belmadi en Algérie, Aliou Cissé fait confiance à l’ossature qui a failli offrir au Sénégal son premier titre. Même si de nouveaux visages apparaissent, comme ceux de Racine Coly, Mamadou Loum N’Diaye ou Habib Diallo, afin, déjà, de préparer l’avenir.

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  • La sensation comorienne

Affiliées à la FIFA depuis 2005, les Comores, qui avaient récemment accroché le Cameroun (1-1) et le Maroc (2-2), ne cessent de progresser depuis quatre ans. Et leurs deux premiers matchs qualificatifs pour la CAN 2021 en apportent une preuve supplémentaire. Classés à la 142e place du classement FIFA, les insulaires, entraînés par le Franco-Comorien Amir Abdou, ont réalisé deux grosses performances : d’abord en s’imposant face au Togo (1-0), puis en tenant en échec l’Egypte – certes privée de Mohamed Salah – à Moroni (0-0). Les Cœlacanthes, qui n’ont jamais participé à une phase finale de CAN, peuvent désormais y songer sérieusement. Avec un mélange de joueurs évoluant dans des championnats de seconde zone (Roumanie, Serbie, Suède), en Ligue 2 française et même dans des divisions semi-professionnelles, cette sélection semble marcher dans les pas de son voisin malgache, qui a réussi à sortir de l’anonymat lors de la CAN 2019, malgré des moyens limités.

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  • Le rebond du Gabon

En mars, le Gabon était au bord de la déprime après avoir été privé de la phase finale de la CAN 2019 par le Burundi. Daniel Cousin, le sélectionneur, avait été limogé et certains joueurs, dont le capitaine Pierre-Emerick Aubameyang, s’interrogeaient sur leur carrière internationale, sur fond de conflit avec la fédération. La nomination de Patrice Neveu, l’été dernier, a totalement relancé une équipe moribonde. Le technicien français a rencontré individuellement ses joueurs, élaboré des règles de vie collective stricte et un plan de jeu bien défini. Et après seulement deux journées, les Panthères sont bien parties pour se qualifier, grâce à un match nul obtenu en République démocratique du Congo (0-0) et un succès face à l’Angola (2-1), deux résultats venus confirmer ceux du mois d’octobre en matchs amicaux et notamment une spectaculaire victoire au Maroc (3-2). A Libreville, l’optimisme est revenu et Aubameyang ne se pose plus de questions sur sa relation avec la sélection.

Les Comores veulent croire à l’émergence pour 2030

L’archipel compte sur plus de 4,3 milliards de dollars promis par les investisseurs internationaux pour concrétiser son plan de développement sur les dix ans à venir.

Les Comores voient grand. Le gouvernement de cet Etat insulaire de l’océan Indien a annoncé avoir obtenu « plus de 4,3 milliards de dollars » (plus de 3,88 milliards d’euros) de promesses d’investissement à l’issue de la Conférence des partenaires au développement des Comores, mardi 3 décembre au soir. Organisé à l’initiative du gouvernement comorien au siège de la Banque mondiale, à Paris, l’événement a réuni des bailleurs de fonds, mais aussi des investisseurs privés qui ont contribué pour près des deux tiers des promesses de dons et de crédits.

Pour l’Etat comorien, cette levée de fonds avait un objectif : la mise en œuvre du Plan Comores émergent (PCE), un vaste programme censé transformer économiquement ce pays classé parmi les plus pauvres au monde. Dans les trois îles que compte l’archipel (Grande Comore, Anjouan et Mohéli), plus de 44 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2014, selon les chiffres de la Banque mondiale.

Le gouvernement parie sur les dix prochaines années pour renverser la situation. « Notre objectif est d’arriver d’ici à 2030 à 8 % de croissance. Si nous parvenons à mettre en place des projets structurants, nous pourrions d’ici à 2020 créer 20 000 emplois », déclare au Monde Afrique le ministre de l’économie et porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidié. La marche est haute. La croissance a atteint seulement 2,8 % en 2018, dans ce pays où plus d’un tiers des jeunes de 15 à 35 ans évoluent hors du système éducatif et du marché de l’emploi. Et les enjeux de développement sont de taille pour l’archipel et ses 800 000 habitants qui pâtit d’un manque d’infrastructures, d’un accès limité à l’électricité et à Internet, et d’une importante vulnérabilité face aux aléas climatiques…

Des secteurs clés

Parmi les secteurs ciblés pour déployer l’économie comorienne figure l’agroalimentaire qui représente déjà l’essentiel de la production de richesse aux Comores, avec 49 % du PIB et 80 % des emplois. Le pays est notamment reconnu pour ses cultures de rente telles que la vanille, l’ylang-ylang prisé par les parfumeurs pour son huile essentielle et le clou de girofle. Mais comme d’autres pays qui misent sur l’exportation des matières premières, les Comores subissent la volatilité des cours mondiaux.

« Aujourd’hui, l’enjeu serait de pouvoir transformer nos produits sur place et de créer des emplois pour pouvoir profiter de la richesse que nous produisons », explique Sitti Djaouharia Chihabiddine, directrice de la société Vaniacom, troisième producteur de vanille aux Comores. La cheffe d’entreprise a fait le déplacement jusqu’à Paris pour rencontrer des investisseurs, mais elle reste lucide sur les obstacles qui demeurent. « Nous manquons de personnels qualifiés pour construire des usines aux normes et y travailler », souligne celle qui envisage à terme de fabriquer des produits cosmétiques.

Le tourisme est un autre pilier du PCE. En 2017, près de 28 000 visiteurs s’étaient rendus dans l’archipel, un faible bilan comparé aux voisins de l’océan Indien. Les Maldives avaient ainsi accueilli cinquante fois plus de touristes la même année. Et à Madagascar, où le secteur touristique n’en est pourtant qu’à ses prémices, 350 000 curieux avaient fait le déplacement. Conscient de son retard, le gouvernement comorien souhaite accélérer la mue du secteur. « Quand on développe le tourisme, toutes les autres activités du secteur tertiaire suivent immédiatement », analyse M. Msaidié.

Une vision politique du développement

D’autres levées de fonds ont déjà été organisées par les Comores, à l’île Maurice en 2005 et au Qatar en 2010. Mais la plupart des promesses d’investissement ne se sont jamais concrétisées. Pourtant, le gouvernement se dit confiant, alors que l’actuel plan d’émergence est porté par le président Azali Assoumani. Réélu en mars 2019, cet ancien putschiste est pourtant régulièrement accusé par l’opposition de dérive autoritaire et de corruption. Il cristallise une partie du rejet de la diaspora répartie entre la France et Mayotte. Mais les investisseurs bilatéraux (Maroc, Chine et Emirats arabes unis en tête) comme privés saluent volontiers la personnalité « rassurante » du chef de l’Etat.

La Banque mondiale, qui a contribué à hauteur de 175 millions de dollars (158 millions d’euros) au PCE, en plus des 120 millions de dollars déjà attribués dans le cadre de son programme d’aide trisannuel, dit elle aussi avoir été convaincue par les engagements du président Assoumani en matière de « bonne gouvernance »« Avec ce PCE, nous percevons maintenant une attitude beaucoup plus sérieuse de la part des Comores pour essayer d’avancer son développement en ayant une stratégie d’inclusion économique plus ouverte et transparente », assure Mark Lundell, directeur des opérations de la Banque mondiale pour les Comores.

Présent lors de la conférence, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a encouragé le gouvernement comorien à concrétiser ce plan. Les relations entre les deux pays se sont réchauffées depuis la signature d’un accord de coopération en juillet à Paris. « Il y aura toujours des polémiques mais l’essentiel est là : la France va mettre 150 millions d’euros sur les trois prochaines années pour les Comores. C’est inédit et c’est extrêmement important pour nous, dans des domaines où cet investissement sera visible comme dans la formation et l’insertion des jeunes », souligne M. Msaidié. Des fonds qui visent également à tarir les flux migratoires vers Mayotte.

Depuis 2000, onze chefs d’État africains ont changé leur Constitution pour rester au pouvoir

Age limite, nombre de mandats : les deux principaux verrous ont sauté dans plusieurs pays du continent, déclenchant parfois la chute des régimes en place.

Le projet de nouvelle Constitution du président guinéen Alpha Condé, annoncé jeudi 19 décembre, vise, selon l’opposition, à lui permettre de briguer un troisième mandat, un procédé utilisé par de nombreux chefs d’Etat africains avant lui pour se maintenir au pouvoir.

  • Les Comores

En 2018, un référendum constitutionnel a renforcé les pouvoirs du président Azali Assoumani, l’autorisant notamment à accomplir deux mandats au lieu d’un. Il a été réélu en mars 2019, lors d’un scrutin entaché de fraudes, selon des observateurs internationaux.

  • Rwanda

Fin 2015, les Rwandais ont voté massivement en faveur d’une révision de la Constitution permettant à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.

  • République du Congo

Une nouvelle Constitution adoptée lors d’un référendum controversé en 2015 a fait sauter les verrous qui interdisaient à Denis Sassou-Nguesso de briguer un troisième mandat : la limite d’âge et celle du nombre des mandats. Il a été réélu en mars 2016.

  • Burundi

En 2015, la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le pays dans une grave crise. En mai 2018, les Burundais ont approuvé par référendum une réforme de la Constitution permettant à M. Nkurunziza de rester en poste jusqu’en 2034. Mais celui-ci a surpris en assurant qu’il ne serait pas candidat à sa succession en 2020.

  • Zimbabwe

Une nouvelle Constitution approuvée par référendum en 2013 a permis à Robert Mugabe de se porter candidat à la présidentielle, qu’il a remportée. Mais il a été contraint à la démission en novembre 2017, après trente-sept ans à la tête du pays. Il est mort en septembre à l’âge de 95 ans.

  • Djibouti

En 2010, le Parlement, entièrement acquis à la cause d’Ismaël Omar Guelleh, a adopté une révision constitutionnelle supprimant toute limitation du nombre de mandats présidentiels. Au pouvoir depuis 1999, Omar Guelleh a pu briguer de nouveaux mandats en 2011 et 2016.

  • Algérie

Le Parlement a supprimé en 2008 la limitation à deux mandats présidentiels en plébiscitant un projet de révision de la Constitution. Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a été réélu en 2009 puis en 2014. Il a toutefois démissionné en avril 2019 sous la pression d’une contestation populaire inédite.

  • Cameroun

L’Assemblée a adopté en 2008 une révision constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été réélu pour un septième mandat en octobre 2018.

  • Ouganda

Une réforme de la Constitution a supprimé en 2005 toute restriction du nombre de mandats pour le chef de l’Etat. Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu en 2006, 2011 et 2016.

  • Tchad

En 2005, une révision constitutionnelle adoptée lors d’un référendum controversé a supprimé la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en 2006, 2011 et 2016.

  • Togo

En décembre 2002, un amendement à la Constitution a fait disparaître la limite de deux mandats présidentiels, permettant à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003. En 2015, son fils, Faure Gnassingbé, qui lui avait succédé après son décès en 2005, a été réélu pour un troisième mandat.

  • Burkina Faso

La volonté de Blaise Compaoré de modifier la Constitution afin de briguer un nouveau mandat après plus de vingt-sept ans de pouvoir a été à l’origine du soulèvement populaire qui l’a contraint à l’exil, fin octobre 2014.

  • Malawi

Le Parlement s’est opposé en 2002 à ce que Bakili Muluzi brigue deux ans plus tard un troisième mandat, auquel l’opposition et les Eglises étaient hostiles.

  • République démocratique du Congo

Le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après la fin de son second mandat fin 2016 a provoqué une crise politique émaillée de violences. Après trois reports de l’élection présidentielle depuis 2016, l’opposant Félix Tshisekedi lui a succédé en janvier 2019.

Comores : affrontements entre l’armée et des opposants au régime

Depuis lundi 15 octobre 2018, des violences ont éclaté dans l’île d’Anjouan entre l’armée comorienne et des opposants au régime du président Azali Assoumani. L’Union africaine (UA) et le chef de l’ONU appellent tour à tour au calme.

« Le président de la Commission suit avec préoccupation les développements en cours dans l’île autonome d’Anjouan. Il exhorte toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue« , a écrit l’UA dans un communiqué diffusé mardi 16 octobre.

La Commission « déplore la suspension, depuis le 2 octobre 2018, du dialogue intercomorien » et « souligne, encore une fois, la nécessité et l’urgence de mesures d’apaisement de nature à faciliter le règlement de la crise« , ajoute l’UA.

Ce mercredi 16 octobre, c’est le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui a appelé « au calme » et « au dialogue » aux Comores.

Affrontements sur l’île d’Anjouan

Sur fond de vives tensions politiques depuis des mois, des incidents ont éclaté lundi 15 octobre lorsque des protestataires ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, la capitale de l’île, considérée comme un fief de l’opposition à Anjouan. Des affrontements à l’arme automatique ont fait au moins un mort et plusieurs blessés.

A Mutsamudu, les forces de sécurité ont difficilement repris le contrôle des ruelles de la médina, ont indiqué des témoins à l’AFP. Un couvre-feu nocturne a été imposé.

Le président Assoumani critiqué

Le climat politique s’est singulièrement dégradé aux Comores depuis le référendum constitutionnel du 30 juillet dernier. Ce scrutin aux allures de plébiscite (92,74% de oui) a renforcé les pouvoirs du président Assoumani, notamment en l’autorisant à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un.

Depuis 2001, la présidence était attribuée tous les cinq ans à un représentant de l’une des trois îles du pays (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli). Ce système tournant avait permis de ramener le calme dans l’archipel, agité de coups d’Etat et de crises séparatistes depuis son indépendance de la France en 1975.

Les adversaires du chef de l’Etat ont boycotté ce scrutin, qualifié de « mascarade » et qualifié son régime de « république bananière ».

Ancien putschiste élu en 2016, Azali Assoumani a annoncé son intention d’organiser un scrutin présidentiel anticipé l’an prochain, qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro et de régner sur l’archipel, en cas de victoire, jusqu’en 2029.

Depuis le référendum, des dizaines de partisans de l’opposition ont été arrêtés, accusés de « complot » contre le régime. Parmi eux, figure l’ancien président de l’archipel, Abdallah Sambi, inculpé dans une affaire de corruption et assigné depuis cinq mois à résidence dans la banlieue de Moroni. Chef du parti Juwa, M. Sambi est originaire de l’île d’Anjouan. Lundi soir, le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoud l’a accusé d’être à l’origine des troubles.